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L’Ile Grande, son granit et ses carriers

A l’époque où la Bretagne était volcanique, des poches de magma se sont formées sous terre et, en refroidissant, elles ont donné le granit. L’érosion faisant son travail, ce dernier a fini par apparaître en surface. Le granit est composé essentiellement de grains de quartz, de feldspath et de mica. Ces grains sont plus ou moins gros et de couleurs variées. Le granit de l’Ile Grande date de 290 millions d’année. Bien qu’entouré du célèbre granit rose, celui de l’Ile Grande est gris bleuté pour celui appelé « bleu » et gris beige pour le « blanc ». Son grain est fin.

Le "bleu" de l'Ile Grande

Le « bleu » de l’Ile Grande

Le "blanc" de l'Ile Grande

Le « blanc » de l’Ile Grande

L’exploitation du granit sur l’Ile Grande… vaste programme !

Ce sont les hommes de l’époque néolithique qui ont été les premiers à utiliser ce granit pour la construction de mégalithes. Aujourd’hui sur l’île, il nous reste une allée couverte.

Puis le granit de l’Ile Grande a été utilisé pour construire des églises, des chapelles et des maisons aux alentours.

Mais c’est surtout au milieu du XIXème siècle que l’extraction du granit prend vraiment de l’ampleur. Sur l’Ile Grande et les îlots avoisinants, des parcelles sont louées pour leur exploitation. Les carrières se multiplient et de nombreux travailleurs venant de Bretagne, du Cotentin, des Iles Chausey… s’installent à l’Ile Grande. Il y a 434 habitants sur l’île en 1861, le double en 1906…

Ancienne carrière à Kastel Erek

Ancienne carrière à Kastel Erek

Ancienne carrière au "Lion"

Ancienne carrière au « Lion »

Le granit est extrait à même l’estran ou dans des carrières plus à l’intérieur de l’île. Il est débité sur place en blocs plus ou moins grands pour être utilisé en pavés, en bordures de trottoirs, ou pour être transformé en quais, en phares, en viaducs, en églises et autres constructions variées. On en retrouve en Bretagne bien sûr (le viaduc de Morlaix, la gare et l’aqueduc de Saint-Brieuc, le phare des Triagoz face à l’Ile Grande, les quais du port de Lorient…), mais aussi dans le reste de la France (des pavés ou bordures de trottoirs pour Paris, Caen, Lille… des pierres pour le port de Granville ou de Rouen…).

L’avantage de l’île, c’est que le transport des blocs peut se faire par bateau : brick, goélette ou gabare. On utilise aussi le « coucou », sorte de barque avec « puits » sous lequel on fixe les blocs de granit. Au début du XXème, des rails et un quai d’embarquement construit à Saint Sauveur permettent d’acheminer le granit plus facilement jusqu’au quai du Léguer, puis à la gare de Lannion.

Rails à la pointe de Kastell Erek

Rails à la pointe de Kastell Erek

Rails au Lion

Rails au Lion

Les carriers

Rude travail que celui des carriers ! Qu’ils soient tailleurs, fendeurs, forgerons ou autre, les conditions de travail sont difficiles et les risques d’accidents toujours présents. Par tous les temps, hiver comme été, ils travaillent au rythme des marées. Tout se fait à la main avec des outils tels que burin, massette, puis par la suite chante-perce (sorte de petite barre à mine) et coin en acier, apportés par les ouvriers de l’Ile Chausey. L’explosif et la barre à mine viendront plus tard.

Pendant ce temps, les femmes s’occupent du linge, de la pêche sur l’estran et du repas qu’elles apportent aux hommes sur leurs lieux de travail.

L’exploitation à l’Ile Grande décline peu à peu à partir de la première guerre mondiale. La dernière carrière fermera en 1989, mettant fin à un siècle et demi de travail acharné.

En 2011, une statue réalisée par le sculpteur David Puech a été installée en hommage aux tailleurs de pierre de l’Ile Grande, à l’emplacement d’une ancienne carrière appelée localement le « Lion », à l’est de Pors Gwen.

7 - Statue carriers 8 - Statue carriers

Granit ou granite ?

Granit pour les carriers et les architectes.

Granite pour les géologues

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